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Voyage to Avalon

© christophe pons


  • Kenji Kawai - Nine Sisters




VOYAGE TO AVALON

Y a t-il une limite au cinéma d’Oshii ? On peut se poser la question tant ce dernier repousse sans cesse les frontières. Les abolir a toujours été le dessein du génie nippon. A l’image de tous ses films, Avalon est une quête. Une aventure virtuelle pour se soustraire de l’ennui et de la solitude, comme remède à la banalité et à la médiocrité du quotidien. Un voyage au centre du cerveau humain : électrique, traversé de courants alternatifs. Un voyage excitant et contemplatif. Un voyage du langage. Un voyage en sépia, esthétique et fétichiste, poétisé par des rimes et des sonnets cinématographiques toujours aussi saisissants. Un voyage dans le Grand Nulle Part, habité par les images de Bergman et de son Septième sceau. Un voyage obsédé par le regard de son héroïne, lui-même hanté par celui, immense et songeur, d’Anna Karina dans Alphaville. Un voyage et un regard en mélancolie. Une quête existentielle, habitée par Scott et son Blade Runner, par Tarkovski et son Stalker.

Au bout du voyage, un vertige toujours aussi métaphysique et renversant. Se libérer de la condition humaine, tout en révélant son humanité, tel est le Grand Dessein et le Grand Rêve selon l’otaku Oshii. A l’instar de ses précédents opus, Avalon est un grand film sur notre condition restrictive et la possibilité d’y échapper. Dans le corps (en tant que véhicule et médium) et dans l’esprit. Nul doute que le graal pour Mamoru Oshii et ses héroïnes est d’atteindre le Grand Paradoxe, celui d’acquérir une conscience humaine supérieure (l’Elévation) libéré du carcan physique et faillible. Un nirvana cybernétique en somme.





A LA RECHERCHE DE L'OMBRE

Dans un champ de blé où des hommes se font une guerre virtuelle, soudain, un rayon de lumière pure troue un ciel fermé et opaque, téléportant une héroïne, depuis un échec collectif, solitaire. Ses yeux de feu embrasent son sinistre univers et leur funèbre jeu. Sa mèche cendrée qui foudroie et consume les autres joueurs lui doit son surnom de Grey Lady. Son âme ardente et rebelle perçoit au loin une haute et noble chanson qui parle d’une île de légende.

Il est dit que beaucoup ici bas, dans le monde sépia où "vit" la dame en gris, ne font que de la figuration virtuelle. Dans notre monde, ce sont des âmes retenues, en peine, ou éteintes ou en sommeil. L’âme n’a suffisamment de feu et de magie à rester prisonnière d’un corps triste. L’âme, pour ici bas nourrir sa lumière, retrouver un peu de son invincibilité et de sa grâce, a besoin d’un corps fétichisé et ludique. Nous dit aussi Oshii. Il est dit également que dans ces mondes alternatifs, les bassets hound ou les chiens-loups, les colombes ou les mouettes, sont des miroirs et des phares. Qui reflètent nos solitudes et se donnent en jalons. Qui donc, sont autant de brèches dans nos amnésies.

Et pour la dame en gris, célébrée par un c(h)oeur d'opéra, après avoir chassé des fantômes, retrouvé et capturé l’Ombre, de se souvenir et de réintégrer son immortelle patrie.




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